Témoignage de Melvyn
Prénom : Melvyn
Job: Assistant Social en antenne sociale
Département: Service Social Général
Qu’est-ce qui vous a attiré dans cette fonction d’assistant social ?
J’adore ce travail. Quand j’ai commencé mes études d’assistant social, j’ai su très rapidement que j’avais trouvé ma voie.
J’ai fait un stage au CPAS de Molenbeek-Saint-Jean dans le cadre de mes études. Je connaissais donc déjà le fonctionnement du Centre avant de postuler. J’ai vu que c’était un travail où il y avait beaucoup de contacts humains. On reçoit les usagers et on étudie leur situation dans sa globalité.
Je trouvais intéressant de débuter dans un CPAS parce qu’il y a de véritables perspectives d’emploi. On y apprend beaucoup et on acquiert une expérience qui peut permettre d’évoluer soit vers un poste avec plus de responsabilités dans la hiérarchie, soit vers une autre fonction.
Et enfin, le CPAS de Molenbeek est un lieu de travail convivial.
Quel a été votre parcours avant de rejoindre le CPAS de Molenbeek-Saint-Jean ?
Mon parcours a été assez tortueux. Je suis originaire de Charleroi. Je suis arrivé à Bruxelles à l’âge de 19 ans pour commencer des études en sciences économiques à l’ULB. Il y avait beaucoup de mathématiques et je n’ai pas aimé car je suis plus littéraire. Comme j’aimais bien les langues, notamment le japonais, j’ai changé d’orientation pour devenir traducteur en japonais, études que je n’ai pas poursuivies. C’est alors que je suis allé dans un centre PMS pour faire un test d’orientation car j’étais un peu perdu. Le conseiller m’a décrit comme une personne empathique qui aime aider les autres. Il m’a clairement expliqué que j’étais fait pour être assistant social. J’ai suivi ses conseils et j’ai fait des études d’assistant social, indispensables pour exercer mon métier aujourd’hui.
Lors de mes études, j’avais des stages chaque année. La première année, j’ai fait mon stage dans une maison de repos. La deuxième année, j’étais dans un service social d’entreprise. Et la troisième année, j’ai effectué mon stage en tant que facilitateur de projet au CPAS de Molenbeek.
Pour en savoir plus sur le métier de facilitateur de projets, découvrez l’interview de Laurence.
Lorsque j’ai annoncé à mes camarades de classe que j’allais effectuer mon stage au sein de ce CPAS, ils m’ont tout de suite dit «Molenbeek ?! Tu vas devoir courir quand tu vas sortir du métro, fais attention à ne pas te faire agresser !». Je ne me suis pas trop inquiété, parce que d’une part, je fais presque deux mètres et d’autre part, je sais que ce sont des a priori.
Lors de mon stage, j’ai pu constater que ces clichés n’étaient effectivement pas fondés. Il est vrai que certaines origines sont plus représentées que d’autres mais les clichés sur la violence, la pauvreté extrême, les rumeurs sur les gens qui ne veulent rien faire et qui ne parlent pas le français, tout cela est faux. Il y a de tout ici, comme partout ailleurs. S’il arrive qu’une personne ne parle ni français, ni néerlandais et bien, on s’adapte et on cherche un traducteur.
J’ai eu une très bonne expérience comme stagiaire au CPAS, tant du point de vue de l’apprentissage du métier que de celui de l’équipe dans laquelle j’ai fait mon stage.
Décrivez-nous une journée type.
S’il y avait une journée type à décrire pour un assistant social, elle durerait probablement 24 heures.
Chaque jour de la semaine est différent. Nous tenons deux permanences par semaine. On reçoit à chaque fois maximum 9 personnes. Nous faisons également des visites à domicile. Chaque semaine j’y consacre un après-midi et je rends visite à 3 ou 4 personnes. Quand l’enquête sociale (entretien et visite à domicile) est faite, je rédige le dossier de demande d’aide qui sera présenté devant un comité composé d’élus. Le comité prend la décision finale d’octroi de l’aide. Je donne également des informations au téléphone.
Les assistants sociaux sont de permanence à tour de rôle pour traiter les urgences. Je le fais une fois par quinzaine. Je reçois les personnes qui se présentent au CPAS sans rendez-vous avec une demande d’aide urgente.
Le rythme de travail est assez soutenu, ce n’est pas infaisable, loin de là, mais on a beaucoup de travail et on n’a pas toujours le temps de souffler. Dans mon équipe, quand on a trop de travail, qu’on a du mal à suivre et si c’est justifié, on peut demander à la responsable de diminuer la charge de travail temporairement, le temps de rattraper son retard. Au service social de première ligne, on est soumis à un rythme de travail important. On le sait et c’est aussi quelque chose d’assez motivant.
On est aussi confronté à des situations difficiles, parfois même très difficiles. Quand on se présente chez une personne et que l’huissier arrive en même temps, une famille entière peut se retrouver à la rue sous nos yeux. Malheureusement, en tant qu’assistant social, on ne peut que proposer de chercher un hébergement d’urgence, pour qu’elle ne se retrouve pas à la rue. Mais, c’est très difficile à vivre.
On apprend à prendre du recul, mais quand on suit quelqu’un pendant plusieurs années, on apprend à le connaître et il y a un certain lien qui se crée.
Quel est, selon vous, le point fort du CPAS de Molenbeek-Saint-Jean en tant qu’employeur ?
Un point fort du CPAS en tant qu’employeur est le régime de congés. On a plus de jours de congé que dans le secteur privé. On a aussi des jours de récupération, si on fait des heures supplémentaires.
Nos frais de transports sont remboursés à 100% et le salaire est aussi plus attractif que dans certaines ASBL.
Ici, nous avons également des formations chaque année. On peut choisir des formations en interne ou en externe. Je trouve que c’est un avantage. Les formations sont en rapport direct avec le contenu du travail mais pas seulement, on peut aussi choisir des formations qui ne sont pas en lien direct avec notre fonction mais qui peuvent nous aider dans notre travail quotidien, comme la gestion du temps, l’utilisation des outils de bureautique ou la gestion du stress. On a beaucoup de choix et cela nous permet de découvrir de nouvelles matières chaque année.
L’accueil par l’équipe et l’ambiance de travail sont aussi des points forts du CPAS pour moi. Quand j’ai commencé à travailler ici, j’ai été très bien accueilli par toute l’équipe. Ils avaient besoin d’une personne en plus et j’ai donc été mis directement dans le bain.
Les nouveaux sont présentés à tout le monde et c’est très apprécié de la plupart des nouveaux avec qui j’en ai parlé. Ils sont contents de rencontrer tout le monde en arrivant.
Je suis dans une équipe où l’on s’entend tous très bien. Il ne faut pas oublier que dans un service social, on doit beaucoup collaborer, on a besoin d’échanger avec les collègues parce qu’on n’a pas toutes les informations. Il y a une certaine cohésion qui se crée, ce qui permet aussi d’être plus efficace. L’ambiance de travail joue un rôle primordial.